Pourquoi ce guide ?

Parce qu’il n’y en a pas. On ne trouve en effet aucun livre consacré aux recherches généalogiques à Paris et méritant de nom de « guide ». Pour moi , en effet, un « guide » généalogique n’est pas un ouvrage, aussi bien fait soit-il, se limitant à présenter des fonds d’archives, mais un ouvrage expliquant comment les exploiter, en donnant des exemples pratiques de recherches. Et ce manque était d’autant plus cruel, que les recherches à Paris sont TRES particulières.

Au plan généalogique, la capitale est en effet sinistrée, depuis que les incendies de la Commune ont en 1871 détruit 99% des archives d’état civil : registres d’état civil antérieurs à 1860 et registres paroissiaux, de toutes les paroisses de la capitales, antérieurs à 1793.

Le généalogiste y ayant des ancêtres est donc pénalisé et lorsqu’il les recherche espère les en sortir le plus tôt possible, pour retomber sur des lignées provinciales,  il pourra confortablement remonter jusqu’aux classiques ancêtres du XVIIème siècle.

Pourtant, mener des recherches à Paris est possible, à condition de connaître les fonds disponibles et de savoir les utiliser, en ricochant d’un fond à l’autre et souvent d’un dépôt d’archive à un autre. Des lieux où l’on devra souvent se rendre physiquement, car si beaucoup de documents sont aujourd’hui accessibles en ligne, sur différents sites, de nombreux fonds très importants devront être consultés sur place, où rien n’est fait pour vraiment aider.

Le généalogiste  confirmé, rompu aux recherches habituelles, a donc tout à découvrir et à apprendre. Il devra savoir surfer entre les très riches documents numérisés proposé sur le site des Archives de Paris, ceux mis en ligne par les Mormons sur Familysearch, les rares épaves d’état civil conservées dans divers lieux et elles-mêmes parfois numérisées et indexées, les formidables archives paroissiales du XIXème, à consulter sur place aux Archives de Paris, avec des fichiers partiels, les collections des études de généalogie successorales, pour partie en ligne sur Geneaservice et Filae, des fonds spécifiques comme celui des cartes de sûreté de l’époque révolutionnaire, celui des Appositions de scellés et des Insinuations du Châtelet, pour partie dépouillés, aux Archives nationales, et surtout savoir nager dans l’énorme fonds des archives des notaires parisiens, conservé également aux Archives nationales, avec leurs répertoires chronologiques en ligne, fonds extraordinaire, en cours de dépouillement par une équipe de bénévole, dans la mouvance de l’incontournable Geneanet, dont les arbres en ligne contiennent aussi des milliers de Parisiens.

Vous l’avez compris : la recherche généalogique à Paris est extrêmement complexe. Les mener exige de savoir ricocher d’un acte de décès à un inventaire après décès et d’un inventaire après décès à un contrat de mariage pour rebondir ensuite sur une tutelle et continuer à tirer le fil et demande du temps, des déplacements et surtout des méthodes, que ce guide est donc le premier à tenter de présenter.

Pour avoir eu moi-même beaucoup du mal à apprendre ces cheminements très particuliers, j’ai commencé par présenter le fruit de mon expérience dans une série d’articles parus dans la Revue Française de Généalogie 

avec laquelle nous avons ensuite conçu cet ouvrage unique et complet, exposant les fonds et les méthodes de recherches. Nous l’avons organisé de façon à permettre d’y entrer par époque et lieu de recherche, par site Internet et par fonds d’archives, avec index mais aussi surtout avec l’exposé de cas pratiques, et pour être complet, des chapitres annexes décrivant le milieu parisien et son histoire, avec ses quartiers, ses métiers, sa hiérarchie sociale…

Ce guide est destiné au généalogiste ayant de la famille ou des ancêtres à Paris qui, s’il est disposé à apprendre et à se déplacer, peut alors espérer, grâce aux fonds présentés, remonter ses lignées d’ancêtres parisiens plus loin que celles de ses ancêtres provinciaux. Il n’est pas rare, en effet, à qui se retrouve des aïeux – même fort modestes – anciennement établis dans la capitale, de pouvoir dépasser le cap de 1600, pour remonter parfois jusqu’au milieu du XVIème, voire jusqu’au début…

Bonnes recherches donc ! Et merci à tous ceux – que je nomme dans ses pages – et qui m’ont aidé à mettre au point, pour la RFG, ce Guide des recherches généalogiques à Paris.